Le plan de restructuration de la CAMPOST présenté au cours d’une cérémonie qu’a présidée Mme le Minpostel le 30 novembre 2018 à Yaoundé, définit le cadre de modernisation de la poste camerounaise pour les trois années à venir.
Pour faire du réseau postal le cœur du développement de l’économie numérique, la modernisation du réseau public postal est indispensable. Plombés par le lourd passif de la SONAPOSTE, les pouvoirs publics ont décidé de créer la CAMPOST, le 23 avril 2004. Entre 2006 et 2008, la CAMPOST a été dirigée par la firme canadienne TECSULT International Limited, et de 2010 à 2016, par l’entreprise française SOFREPOST. Malgré les énormes moyens consentis, ces contrats de gestion ont connu des résultats largement en deçà des attentes tel que consigné dans le Rapport d’audit stratégique de la CAMPOST réalisé par le Cabinet OKALLA AHANDA.
Au regard de ces nombreux revers, et conscient de l’importance de la poste dans le développement économique et social des pays, le chef de l’Etat, Paul Biya a instruit au gouvernement, la reprise en main de la CAMPOST par l’Etat, avec la résiliation du contrat avec SOFREPOST et la nomination d’un nouveau directeur général.
En effet, le diagnostic réalisé par la nouvelle équipe dirigeante de la CAMPOST, a relevé plusieurs maux qui minaient cette entreprise publique, ce sont entre autres la baisse constante du chiffre d’affaires, les récurrentes tensions de trésorerie, les charges d’exploitation excessives, une dette globale insoutenable, l’obsolescence des équipements d’exploitation et du cadre de travail, les créances non-apurées détenues sur l’Etat, le cadre juridique et institutionnel désuet et inadapté.
Le Gouvernement, à travers le ministère des Finances, a engagé la Commission Technique de Réhabilitation des entreprises (CTR), à coordonner les travaux d’un groupe interministériel constitué des administrations compétentes (ministère des Finances, le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, ministère des Postes et Télécommunications et la CAMPOST).
Au cours de la cérémonie de présentation du Plan de restructuration de la CAMPOST et du Contrat-Plan signé entre l’Etat du Cameroun et la CAMPOST pour la période 2019-2021, déroulée le 30 novembre 2018 à Yaoundé, Pierre KALDADAK, directeur général de la CAMPOST, a au cours de sa présentation révélé que la restructuration envisagée s’articule autour de cinq axes majeurs, lesquels portent notamment sur les questions d’ordre institutionnelles et juridiques, organisationnelles, opérationnelles, comptables et financières et techniques.
Le coût des investissements à mobiliser pour le financement du Plan de restructuration de la CAMPOST s’élève à une enveloppe globale de 22 milliards 876 millions 881 milles francs CFA. Le Gouvernement, à travers le MINFI et le MINPOSTEL s’engage à mettre à disposition la somme de 18 milliards 312 millions 482 milles FCFA sur trois ans. La somme de 4 milliards 464 millions 399 milles FCFA, sera supportée par la CAMPOST.
« Les fonds mobilisés par l’Etat constituent des dotations à la CAMPOST, afin de lui permettre de réaliser ses missions », a précisé Minette LIBOM LI LIKENG.
Le Contrat-plan Etat du Cameroun – CAMPOST, avec le soutien, de la Banque mondiale (BM) et de la Banque Africaine de Développement (BAD) devra permettre à la CAMPOST d’augmenter ses ressources propres, d’améliorer la qualité de ses produits et services, d’augmenter des parts de marché et accroitre le chiffre d’affaires, de contribuer à la création d’emplois, de rationnaliser les effectifs du personnel et maitriser la masse salariale, d’améliorer et d’assainir sa situation financière, d’améliorer la participation du secteur postal à la croissance économique et au développement, entre autres.