Séminaire Parlementaire sur l’Economie Numérique : Discours de Madame le Ministre des Postes et Télécommunications.
5 Juillet 2017.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;


Monsieur le Représentant de la Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie ;

Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique ;

Monsieur le Président du  Réseau des Parlementaires chargés des Télécommunications et des Technologies de l’Information et de la Communication (REPATIC) ;

Mesdames et Messieurs les Membres du Parlement ;

Monsieur François PELEGRINI, Vice-président  délégué au numérique de l’Université de Bordeaux et membre du Conseil National Informatique et Libertés sur « les implications juridiques de l’économie numérique »;

Professeur ADOULLAH  CISSE, Expert en droit du numérique, « cyber sécurité et souveraineté numérique en Afrique » ;

Distingués Invités en vos rangs et grades respectifs ;

Mesdames et messieurs,

      C’est avec un grand plaisir et un honneur que je prends la parole ce jour, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du Séminaire Parlementaire sur l’Economie numérique, organisé par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en partenariat avec l’Assemblée Nationale du Cameroun.

       Je voudrais tout d’abord remercier de manière particulière le Président de l’Assemblée Nationale, le Très Honorable CAVAYE YEGUIE DJIBRIL, qui a bien voulu m’inviter à prendre part à la présente cérémonie. J’en suis profondément honorée.

      Mes sincères remerciements et ma profonde reconnaissance vont à l’Organisation Internationale de la Francophonie et, tout spécialement, à son Excellence Michaelle JEAN, Secrétaire Générale, pour sa vision sur le numérique et tout particulièrement, pour sa disponibilité à accompagner notre Parlement dans son  engagement irréversible pour le développement de l’économie numérique au Cameroun.

Merci également aux experts de l’OIF (nationaux comme internationaux) qui ont accepté de partager avec nous leurs connaissances et leurs riches expériences sur l’économie numérique.      

Je ne saurais oublier l’Honorable BARA Julien, Président du Réseau des Parlementaires chargés des Télécommunications et des Technologies de l’Information et de la Communication (REPATIC), pour ses mots de bienvenue. En même temps qu’à lui ma gratitude s’étend à tous les membres du Parlement qui accordent une attention particulière au secteur des TIC.

A toutes et à tous qui êtes ici présents, j’adresse mes très cordiales salutations et souhaite vous dire combien j’apprécie votre présence en cette circonstance. Parce qu’elle rassemble les parlementaires camerounais autour des problématiques liées à l’économie numérique, cette cérémonie constitue une étape importante dans le processus  de développement de ce secteur au Cameroun.

 

  • Honorables Parlementaires ;
  • Mesdames et Messieurs les Ministres,
  • Distingués invités,
  • Excellences, Mesdames et Messieurs.

     Le développement des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) constitue le fait majeur de ce siècle. La révolution numérique, marquée par la convergence entre l'informatique et les télécommunications a pleinement bouleversé les modèles économiques traditionnels des entreprises, le fonctionnement de nos sociétés, et nos modes de vie. Dans une ascension fulgurante, le numérique a pénétré notre intimité au point que nous n’imaginons pas nous passer d’outils pourtant tout à fait récents.

En parlant de l'économie numérique, nous  voulons parler de l'impact de l'Internet et des TIC sur l'Economie. L’économie numérique concerne de ce fait, tous les secteurs qui utilisent l'Internet et les TIC comme outils de production et constitue un outil essentiel pour l’amélioration de la qualité de vie des populations, en particulier celles résidant dans les régions enclavées.

 Véritable catalyseur de la croissance économique, l’économie numérique favorise également la création de nouveaux emplois. Elle apparait donc comme la voie à suivre pour les pays en développement, dans leur quête de plus-value économique et surtout, dans la lutte contre la gangrène du chômage qui mine particulièrement les jeunes.

 

  • Honorables Parlementaires
  • Distingués invités,
  • Excellences Mesdames et Messieurs,

 

La maîtrise des changements sociétaux, la compréhension de nouvelles intelligences connectives et collaboratives qui se mettent en place grâce au développement du numérique, font partie des préoccupations des Politiques d’aujourd’hui, car le numérique est un véritable vecteur de transformation et de modernisation pour les zones urbaines et les modèles de gouvernance locale.

En effet, grâce à l’économie numérique, les performances dans tous les secteurs de l’activité humaine sont démultipliées: éducation, communication, administration, agriculture, industrie, police, commerce, médecine, banques et autres services.

A titre d’exemples :

  • Sur le plan de l’éducation, le numérique favorise l’accès et l’acquisition des connaissances par tous ;
  • Sur le plan de la santé, le mur entre le médecin et le patient disparait grâce à la télémédecine ;

 

  • Les systèmes de transport et de paiement sont facilités avec le paiement en ligne, les réservations, l’enregistrement et l’acquisition de titres de transport en ligne

 

  • Sur le plan de l’administration, grâce à la dématérialisation des procédures et aux systèmes d’information en ligne, l’usager du service public bénéficie d’un accès rapide à l’information et reçoit un meilleur traitement.

 

  • Grâce au commerce en ligne,  l’agriculteur des zones rurales peut facilement écouler ses produits et conquérir de nouveaux marchés.

Mais l’enjeu ne s’arrête pas là : le numérique de manière plus générale permet aussi aux acteurs de la vie politique, de multiples démarches et attitudes actives telles que :

  • des séquences participatives de la populationvia des plateformes d'expression en ligne, permettant à chaque internaute de donner son point de vue;
  • la valorisation des prises de décisionsdes représentants du peuple (à travers ces mêmes plates-formes),
  • la participation active des citoyens au cœur des projets portés par la collectivité ;
  • la mise en place d'outils collaboratifspour les groupes constitués de citoyens ;
  • la veille et la compréhension en temps réel des regards portés par le public ;
  • les échanges régulierset les consultations rapides et efficaces avec les citoyens ;
  • la mobilisation des électeurs ;
  • le développement de pôles économiques et d’animation des jeunes autour des points d’accès numériques avec possibilité de création d’emplois : bibliothèques numériques, promotion et marketing économique de la localité, plateforme d’e-commerce et e-tourisme.

Il s’agit-là d’autant de stratégies qui doivent désormais s'inscrire dans la gouvernance globale des collectivités.

Le développement de l’économie numérique véhicule donc des enjeux importants pour notre pays. L’Etat, les organisations et les entreprises, grandes ou petites,  les collectivités territoriales, les élus locaux doivent s’engager à les relever.

Distingués invités

Mesdames et Messieurs

 

La vision du Chef de l’Etat pour notre pays, est de faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035. Et toutes les stratégies de développement sont orientées vers l’atteinte de cet objectif.

Pour ce qui est du  secteur des télécommunications et TIC, le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) vise l'amélioration significative, à l'horizon 2020, de l'accès aux services de communications électroniques, de manière à satisfaire pleinement la demande en quantité et en qualité, à des prix abordables.

 L’ambition des pouvoirs publics ici, est de créer les espaces les plus favorables pour le décollage numérique de notre pays.

Le Séminaire  qui s’ouvre ce jour, s’inscrit donc en droite ligne de cette ambition et révèle la détermination des parlementaires camerounais à jouer leur partition, dans la symphonie du développement de l’économie numérique dans notre pays, que le Président de la République, S. E. Paul BIYA, appelle de ses vœux.

A ce sujet, ses propos, tenus le 31 décembre 2015, résonnent de leur écho  interpellateur et mobilisateur. Je cite : « Il nous faut rattraper au plus vite notre retard dans le développement de l’économie numérique. Celle-ci est un véritable accélérateur de croissance en plus d’être une véritable niche d’emplois pour notre jeunesse. Nous pouvons en tirer avantage pleinement ». Fin de citation.

Le Gouvernement, sous la conduite et la coordination de Monsieur le Premier Ministre, s’attèle au quotidien à traduire en actes ces Très Hautes Prescriptions du Président de la République.

C’est ainsi que le Gouvernement s’est doté en 2016, d’une stratégie nationale de développement de l’économie numérique, dont l’objectif est de faire du Cameroun un pays numérique à l’horizon 2020.

Cette stratégie s’appuie sur trois grands piliers qui sont l’offre, la demande et enfin, la gouvernance et la formation.

En ce qui concerne l’offre, il est notamment question d’accélérer le développement de l’infrastructure large bande et de mettre en place une industrie locale de développement des contenus locaux.

S’agissant de la demande, il est envisagé d’augmenter de manière significative, le taux d’accès à Internet haut débit pour les ménages et très haut débit pour les entreprises, et de rendre disponibles les services en ligne. 

Concernant la gouvernance et la formation, les efforts doivent converger vers l'adoption d’un cadre de confiance dans le numérique, la mise en place d’un cadre institutionnel et réglementaire favorable au développement de l’économie numérique, et l’adaptation de la formation aux besoins d’emplois du domaine.

Dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie, et  pour ne s’en tenir qu’à une actualité récente, un Forum international sur l’économie numérique, s’est tenu à Yaoundé, du 15 au 17 mai 2017, à l’initiative et sous le Très Haut Patronage du Chef de l’Etat, avec pour thème «  Comment réussir l’économie numérique au Cameroun ? ».

L’objectif visé par ce Forum était de créer des conditions idoines pour un passage réussi du Cameroun à l’économie numérique et en même temps de susciter l’investissement dans ce secteur.

Son organisation atteste, s’il en était encore besoin, de l’importance de cette problématique pour le Président de la République, et de son implication personnelle dans ce chantier.

On a toutes raisons de se réjouir des résultats  atteints par le Forum sur l’économie numérique de Yaoundé.

En plus de confirmer le potentiel d’inventivité et de créativité des acteurs de tout bord, en plus des conventions signées, ce brainstorming d’envergure a permis de : présenter les atouts de l’économie numérique au Cameroun, d’identifier notre potentiel dans ce domaine, ainsi que les  mesures stratégiques adoptées par l’Etat, et la contribution des opérateurs et de la Société Civile, pour l’accélération de la transformation numérique du pays. 

C’est donc l’occasion pour moi de réitérer une fois de plus, ma sincère gratitude à Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,  en même temps que tout modestement, je lui adresse mes vifs encouragements, pour toutes ces initiatives qui constituent des étapes supplémentaires dans le processus de mise en œuvre de la stratégie gouvernementale de développement de l’économie numérique au Cameroun.

  • Honorables Parlementaires ;
  • Mesdames et Messieurs les Ministres,
  • Distingués invités,
  • Excellences, Mesdames et Messieurs,

Le Séminaire Parlementaire sur l’économie numérique qui s’ouvre ce jour, permettra à n’en point douter, d’engager une large réflexion entre parlementaires et experts, en vue d’un accompagnement vers l’impulsion numérique au Cameroun.

      Au regard des thèmes qui feront l’objet de discussions, il ne fait aucun doute que les présentes assises contribueront de manière significative, à la mise en œuvre du plan de développement de l’économie numérique dans notre pays.

      En effet, le soutien à l’entreprenariat et à l’innovation, la réforme du cadre juridique et institutionnel pour l’économie numérique, la protection des ressources critiques de l’Internet, la monnaie électronique, la confiance numérique, le financement et l’accompagnement des startups, ainsi que le développement des ressources humaines, problématiques qui transparaissent dans les thèmes que vous avez arrêtés pour les échanges, sont particulièrement pertinents.

      Il s’agit là de problématiques identifiées dans le Plan stratégique « Cameroun numérique 2020 ».

      En ce qui concerne spécifiquement la confiance numérique, il est important de relever que le contexte mondial est marqué aujourd’hui par une volonté de tous les pays, de renforcer la sécurisation et le contrôle des activités dans le cyberespace. Et le Cameroun  n’est pas en reste, avec la mise en œuvre d’un programme de sensibilisation à l’usage responsable des réseaux sociaux ainsi que le déploiement d’une plateforme de monitoring.

      A cet effet, mon département ministériel accordera  une attention particulière, aux recommandations qui seront formulées à l’issue de cette importante rencontre.

 

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;

Monsieur le Représentant de la Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie ;

Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique ;

Mesdames et Messieurs les Membres du Parlement ;

Distingués Invités en vos rangs et grades respectifs ;

Mesdames et Messieurs,

Véritable accélérateur de croissance et fortement créatrice d'emplois nouveaux, la révolution numérique aura dans les prochaines décennies un impact économique et socioculturel considérable.

Le Cameroun peut tirer parti de cette transformation numérique  pour bâtir son émergence.

Avec une infrastructure large bande à même de soutenir les investissements, dont plus de 12 000km de câble à fibre optique, avec près de trois millions d’utilisateurs internet, un taux de pénétration du mobile de 80% et une contribution au PIB des technologies de l’information et de la communication estimée à 5%, un important capital humain, le Cameroun présente un potentiel incontesté dans ce domaine.

Le numérique a permis d’innover au Cameroun : que ce soit le mobile qui facilite les transactions bancaires et le paiement de factures, l’internet qui permet de disposer de produits dernier cri, le dédouanement des marchandises ou le paiement des impôts, les titres de transports aériens électroniques, les réservations ou achats en ligne, désormais tout citoyen peut bénéficier de certains privilèges de la transformation digitale.

Le Cameroun regorge également d’un important vivier de talents et de créativité dans le domaine de l’économie numérique. Nous citerons entre autres : Arthur Zang (Cardiopad) et Olivier Madiba (Kiroo Games) invités à ce séminaire,  Alain Nteff (Gifted Mum), William Elong (DroneAfrica),  Nji Collins (Gagnant du Google Code 2016).

Autant d’atouts qui peuvent permettre à notre pays, non seulement de rattraper son retard en la matière, mais aussi de réaliser de vrais bonds en avant.

Bâtir un Cameroun numérique nécessite de l’audace. C’est à cette audace que nous sommes tous appelés, administrations, entreprises, société civile, et surtout politiques et élus locaux dont le rôle dans la sensibilisation et l’accompagnement des populations locales est indispensable.

Pour que vive, S.E. Paul BIYA,

Et que Vive le Cameroun,

Je vous remercie de votre bienveillante attention./