Commission des lois constitutionnelles à l’assemblée nationale

L’époustouflant plaidoyer de la Minpostel

Elle a défendu avec force et détermination, le projet de loi porté par son département ministériel, relatif à la protection des données à caractère personnel au Cameroun, le mardi 19 novembre 2024.

C’est une ministre des postes et télécommunications convaincante que la commission des lois constitutionnelles à l’assemblée nationale a rencontré le mardi 19 novembre 2024 à Yaoundé. Venant répondre à la convocation de ladite commission au sujet du projet de loi relatif à la protection des données à caractère personnel, que porte son département ministériel, Minette Libom Li Likeng accompagnée de sa délégation, a été magistrale. Et le mot est faible. Tout d’abord, elle a rappelé l’importance des données à caractère personnel : « en effet, le traitement des données à caractère personnel joue un rôle crucial dans le développement économique moderne. Grâce à l'analyse des données, les entreprises peuvent personnaliser leurs offres et améliorer la qualité de leurs produits et services. Cette capacité à transformer les données en informations exploitables, qui permet aux entreprises d'innover et de développer de nouveaux produits, stimulant ainsi la croissance économique ». Les données peuvent également ouvrir la voie à de nouvelles opportunités d'emplois dans des domaines spécialisés, tels que la science des données et la cybersécurité, contribuant ainsi à la création d'emplois et à la croissance économique globale. Face à l’honorable Zondol Hersesse et l’honorable Cabral Libih entre autres membres de cette commission, très attentifs, la ministre des postes et télécommunications a été pragmatique et a démontré l’urgence d’une telle loi, dans un environnement d’intelligence artificielle et de rapidité: « En 2020, le marché mondial des méga-données dites « big data » était estimé à plus de 200 milliards de dollars et, selon les estimations de la commission Européenne, le volume global des données devrait augmenter de 530% d'ici 2025 » a-t-elle précisé avant de poursuivre que le projet de loi, qui est soumis à leur attention, vise à garantir les droits et libertés fondamentales des individus concernant le traitement de leurs informations personnelles. « Il s'applique à tous les traitements de données effectués par des entités publiques et privées, sur le territoire camerounais ou en vertu du droit international et des conventions internationales ratifiées par le Cameroun ». Plus concrètement, le projet de loi a vocation à : garantir les droits des individus en assurant un traitement des données personnelles des citoyens dans le strict respect de leurs droits et libertés fondamentales. A réguler le traitement des données en encadrant les opérations de collecte, de stockage, de traitement et d'exploitation des données personnelles par l'État, les collectivités locales et les entités privées etc. Aussi, à renforcer la souveraineté nationale en protégeant les données à caractère personnel pour la préservation de la sécurité du Cameroun, dans un monde où les données sont devenues un enjeu stratégique majeur.

Ladite loi est un texte de 75 articles, qui s’articule en 08 chapitres et répartis sur 07 titres, qui définit le champ d’application, précise le régime juridique, institut une autorité de protection des données à caractère personnel a-t-on appris.