Elles sont sorties en masse, pour venir exprimer leur satisfecit et pas que, quant à l'organisation d'un forum numérique à elles dédié, le lundi 16 octobre 2023 à Yaoundé.
Dans le processus de transformation digitale du Cameroun, il faut plus que jamais, compter avec les femmes. De l'enseignante à l'avocate en passant par la cultivatrice et la Bayam Sellam, elles sont venues
de toutes les couches de la société, pour parler des difficultés qui sont les leurres dans le numérique et surtout proposer des actions d'amélioration qui les permettront de réduire le fossé qui existe entre elles et les hommes. Ce sont donc des femmes engagées dans la bataille contre l'illettrisme numérique qui ont répondu présent au women's forum du lundi 16 octobre 2023 à Yaoundé. Ouvrant ce forum, reparti en trois sessions, la ministre camerounaise de la promotion de la femme et de la famille, Marie-Thérèse Abena Ondoa a motivé les femmes à se saisir de l'outil informatique gage d’un développement socioéconomique certain. « Il est clair que les TIC et le numérique peuvent stimuler l’innovation, la croissance économique et la création d’emplois dans de nombreux secteurs de l’économie, notamment avec l’entrée en vigueur de la Zone de Libre Echange Continentale africaine » a-t-elle expliqué avant d’ajouter que : « ces outils et technologies peuvent permettre de renforcer l’accès des femmes au marché et aux financements, notamment dans les zones rurales enclavées, parfois dépourvues d’institutions financières traditionnelles ». Les sessions de travail ont été animées par des femmes à la réputation établies tel que : Justine Diffo, Leontine Nkamba entre autre. Selon leurs centres d’intérêts, les femmes ont sollicité de l’Etat du Cameroun encore plus d’accompagnements. Elles ont souhaité que des solutions digitales soient trouvées pour dénoncer en temps et en heure, les violences et autre abus que certaines parmi elles, subissent au quotidien. La femme africaine et camerounaise en particulier, est aussi réputée pour sa capacité à multiplier les activités génératrices de revenus. Le petit commerce du secteur informel, qu’elles veulent voir migrer vers le digital : « Nous avons besoin d’une maison du digital pour la femme Bayam Sellam » lance Marie Mballa Biloa, la présidente de l’association des revendeuses du Cameroun appelé trivialement Bayam Sellam. Pour elle, la femme Bayam Sellam, gagnerait à savoir manipuler l’outil informatique pour améliorer ses compétences et faire progresser son activité. « Nous voulons aussi ouvrir une boutique virtuelle dénommée « ASSO » comme Amazone en Europe pour optimiser nos ventes et quitter l’analphabetisation numérique » a-t-elle précisé.
Selon le Rapport 2022 sur l’écart entre les sexes dans la téléphonie mobile (Mobile Gender Gap) de Global System for Mobile Communication (GSMA), l’accès des femmes à l’Internet mobile reste encore insuffisant dans les pays à faible revenu. Les femmes sont 7% moins susceptibles de posséder un téléphone portable que les hommes et 15% moins susceptibles de posséder un smartphone ; 234 millions de femmes de moins que d’hommes ont accès à l’internet mobile. Les femmes utilisent l’internet mobile 15% moins souvent que les hommes. Par ailleurs, le commerce électronique reste également un domaine vierge à explorer a-t-on appris. Le women’s forum a été ouvert la Minproff en présence de son homologue des Postes et Télécommunications Minette Libom Li Likeng, de la secretaire du Commonwealth Telecommunications Organisation Bernadette Lewis et du Directeur général de l’ART. Le Cameroon Digital Week s’étend du 16 octobre au 20 octobre 2023.