Communication de 5ème et 6ème génération: L’Afrique affûte ses armes

Elle a élaboré un plaidoyer à défendre auprès des gestionnaires des politiques publiques des Etats membres de l’union africaine des télécommunications, afin de réduire la distance qui existe entre elle et le reste du monde en matière de communication électronique.

Ca va vite. Très vite même le développement et le déploiement des communications électroniques. Les industriels et autres opérateurs des TIC, veulent mettre en œuvre la 5ème et  6ème génération. Et pour cela, ils ont besoin d’un spectre additionnel, élément essentiel dans l’élaboration des technologies de dernière génération. Seulement, les bandes qu’ils convoitent sont celles dédiées aux technologies qui évoluent sur le continent. Or, l’Afrique en a encore besoin pour le seul déploiement de sa télévision numérique de terre. C’est donc là, l’un des enjeux de la 8ème conférence subsaharienne sur le spectre, tenue du 3 au 7 août 2023 à Yaoundé, sous l’égide du ministère des postes et télécommunications.

Lors, de l’ouverture solennelle des travaux, le ministre de la communication, Réné Emmanuel Sadi, présidant cette cérémonie en lieu et place de Minette Libom Li Likeng, a révélé le caractère important de cette rencontre d’experts en télécommunication, dont le plaidoyer va sans nul doute protéger ce qui se fait déjà en Afrique. Prenant la parole à son tour, le représentant de l’union africaine des télécommunications en Afrique et Madagascar, estime qu’il est l’heure pour l’Afrique subsaharienne de se prononcer : « il faut que les gens sachent exactement quels sont les enjeux et les défis de cette rencontre d’experts » a-t-il lancé d’entrée de jeu. « Parce que lorsque les décisions seront prises au niveau mondial, il ne sera plus question de pleurer derrière et de contester, faute de prise de position anticipée afin de protéger des services existants » a-t-il déclaré. Le plaidoyer de Yaoundé vise donc à protéger les 600 millions d’utilisateurs de communication électroniques en Afrique : « les industriels vont vous proposer du matériel. Ils demandent des bandes passantes supplémentaires, mais les décisions que nous devons prendre, vont dans le sens de défendre nos utilisateurs, et cela doit être présenté au monde entier, lors de la conférence mondiale » a-t-il ajouté avant de poursuivre, que lorsque ce dernier siège, les décisions qui y sont prises s’appliquent à tout le monde. « Donc il faut aller défendre ces intérêts, et dire que nous avons encore besoin de telle fréquence, pour la télévision. Que nous n’avons pas encore fini de déployer la télévision numérique de terre, et il faut nous garder encore ce spectre là pendant 10 ans ». Il ne faut pas faire la location à d’autres spectres, si l’on ne veut pas être gêné par ce nouveau service a-t-on appris. Pour Jean Jacques Massima, parlant de l’enjeu de de cette conférence « c’est tous ces débats qui vont nous permettre de réduire le retard que nous accusons sur la réalisation de la télévision numérique de terre, nous avons 30 à 40% de pays en Afrique qui ont lancé leur télévision numérique de terre. Il y a encore 60% qui ne l’ont pas encore exploité ». « Cette grande majorité des pays d’Afrique a encore besoin de fréquences » a conclu le représentant de l’UIT au Cameroun.

Pour rappel, le spectre est la base des communications sans fil. C’est-à-dire une gamme d’ondes radio, pour transporter des informations. Une telle communication peut se faire entre les personnes, les personnes et les machines ou les systèmes. Dans ce contexte, le spectre radioélectrique est également essentiel pour permettre et promouvoir des systèmes sûrs, innovants et efficaces pour, entre autres, les systèmes de transport, d’énergie, de sécurité publique, de protection de l’environnement et d’économie circulaire. L’accès au spectre radioélectrique est également essentiel pour préserver et promouvoir les droits de l’homme numériques.